Mythologie sumérienne

L’épopée de Gilgamesh : partie I

L’épopée de Gilgamesh est le mythe sumérien le plus connu de tous. En France, elle a gagné sa postérité en s’inscrivant dans les programmes scolaires de l’Education Nationale. Cette histoire raconte l’histoire du roi demi-dieu Gilgamesh dans la découverte de sa partie mortelle.

Gilgamesh était l’impétueux roi d’Uruk qui ne laissait pas leur vertu aux jeunes filles et leur vie aux jeunes hommes. Ce roi mi-homme mi-dieu  était le fils du roi Lugalbanda et ma déesse Ninsuna-la-Bufflesse. Sa force ne lui permettait pas de trouver un seul adversaire à sa taille. Son hybris ne cessait de croître et son peuple supportait les fougues de cet enfant capricieux qui ne savait plus comment se divertir. Lors de leurs prières, les habitants se plaignaient des tourments que Gilgamesh leur faisait subir.

Agacés par toutes ces plaintes, les dieux décidèrent d’aider les habitants d’Uruk en créant un être de force égale avec qui il pourrait rivaliser. Anu dem         anda à Aruru-la-Grande de s’occuper de cette tâche. Elle prit de l’argile et façonna Enkidu-le-preux avant de le déposer dans la steppe au milieu des animaux sauvages. Il grandit comme dans la solitude au milieu des animaux.

Un jour un chasseur alla dans la steppe. Ce dernier constatait que le gibier manquait de plus en plus. C’est alors qu’il vit Enkidu, un homme sauvage vivant parmi les bêtes. De retour à Uruk, il s’empressa de raconter à Uruk le monstre qu’il avait vu. Gilgamesh perplexe de rencontrer un adversaire à sa taille ordonna à la courtisane Lajoyeuse de se rendre dans la steppe avec le chasseur pour séduire Enkidu et le ramener à Uruk.

Sitôt que Enkidu vit la courtisane Lajoyeuse, il se jetta sur elle et lui fit l’amour sept jours et sept nuits. Quand il eut terminé son œuvre, les animaux renièrent Enkidu et ne le reconnaissaient plus comme un semblable : il était devenu Homme. Il avait acquis le langage, se tenant sur ses deux pieds. Renié par les animaux, Enkidu fut contraint de suivre la courtisane et la chasseur jusqu’à Uruk où il rencontra Gilgamesh.

La rencontre avec Gilgamesh se fit dans la violence, quand les deux colosses réalisèrent que leur force était égale et qu’il n’y aurait pas de vainqueur, ils décidèrent d’allier leur force pour le bien de la cité. Une amitié sensationnelle n’acquit.

Ensemble, ils n’y avaient aucuns lions ni loups qui ne menaçaient plus le bétail. Ils défendaient la cité avec vaillance. Ils entreprirent le projet de tuer le monstre de la forêt de cèdres, Humbaba, qui terrorisait les habitants et empêchait quiconque d’y pénétrer. Enlil l’y avait placé pour protéger les cèdres. En unissant leur force, ils terrassèrent Humbaba et rapportèrent du bois à la cité en rapportant la tête de Humbaba.  Les deux amis sont unis par des songes donc lesquels ils se voient capables de prédire l’avenir qui s’annonce de plus en plus sombre pour Enkidu. En effet, rapidement, Enlil place de nouveaux obstacles sur la route de Gilgamesh et Enkidu…

Lynn

L’épopée de Gilgamesh : partie II

Suite à sa victoire sur Humbaba, l’hybris de Gilgamesh le prend ce qui ne manque pas d’impressionner la déesse Isthar qui le désir Gilgamesh en temps qu’époux. Elle tente alors de le séduire mais sa réputation de veuve noire refroidit le roi qui refuse ses avances avec violence. Prise de rage, la déesse Ishtar alla voir son père le dieu des cieux Anu, pour se plaindre des paroles de Gilgamesh. Même s’il reconnait la culpabilité de sa fille, le dieu Anu punit le roi Gilgamesh en envoyant s’abattre le Taureau Céleste sur la ville d’Uruk.  Anu remit à sa fille Ishtar les longes du Taureau Céleste et celle-ci l’emmena jusqu’au centre de la ville d’Uruk où elle le laissa faire des ravages. Les champs étaient dévastés au point qu’une famine de sept ans vint s’abattre sur les habitants. En quelques lampées, le Taureau Céleste fit descendre de plus de moitié le niveau du fleuve. Ses pas causent des crevasses dans le sol où les habitants tombent et restent coincés. C’est alors qu’Enkidu et Gilgamesh s’allièrent dans un combat contre le Taureau Céleste pour récupérer son cœur et l’offrir à Utu, le dieu du soleil.

Bercé par la victoire Enkidu et Gilgamesh s’endorment en vainqueur, mais les rêves d’Enkidu ne tardent pas à le tourmenter en annonçant son destin funeste. En effet, lors de son songe il comprend qu’il s’est montré par deux fois effronté aux dieux. D’abord par le meurtre d’Humbaba, la créature d’Enlil, puis par le meurtre du Taureau Céleste, la créature d’Anu.

A son réveil, il tente d’échapper à son triste dessein en implorant la pitié des dieux, mais Enlil se montre impitoyable. Enkidu témoigne le regret de son état de nature dans lequel il connaissait l’ignorance et la quiétude, il blâme le chasseur mais surtout la courtisane Lajoyeuse.

La mort d’Enkidu ne se fait pas sur le champ de bataille comme on aurait pu le penser d’un guerrier. Il est emporté par la maladie et par la fièvre. Dans son dernier songe, il appréhende d’entrer aux Enfers. Dans la religion mésopotamienne, les enfers n’ont pas de connotations négatives, c’est simplement le lieu où se rend l’âme après le décès, toutes les âmes s’y rendent. Elles sont néanmoins décrites comme un lieu sordide. Enkidu meurt après douze jours d’agonie avec Gilgamesh à son chevet.

Dans la tradition mésopotamienne, l’exposition du corps après le décès est une partie importante de la partie cultuelle des funérailles. Le défunt est exposé dans le but d’être déploré, plus le défunt est déploré longtemps, plus il est respecté. Cependant, Gilgamesh demeure tellement anéanti par le décès  de son ami, qu’il ne parvient pas à faire son deuil et laisse le corps être exposé jusqu’à sa putréfaction. Il fait dresser à Uruk une statue à l’effigie d’Enkidu au milieu de la ville incrustée d’or et de lapis-lazuli. Quant à  lui, il décide d’abandonner tout signe de civilisation en allant parcourir les steppes simplement vêtu d’une peau de lion. Gilgamesh est de plus en plus pris de peur par sa condition de mortel.

Lynn

L’épopée de Gilgamesh : partie III

Alors qu’il pleure la mort de son ami, Enkidu, à travers les steppes, Gilgamesh s’interroge sur son propre sort. Il craint la mort à cherche à l’éviter en parcourant la steppe.

La légende racontait qu’un jour un homme avait été rendu immortel par les dieux, il s’appelait Atra-Hasis. Gilgamesh alla trouver cet homme pour connaître le secret de la vie éternel. Atra-Hasis lui raconta l’épisode du Déluge et sa complicité avec le dieu Enki pour sauver le monde. Dans son infini sagesse, Atra-Hasis donne à Gilgamesh  les étapes pour accéder à une vie sans fin. Gilgamesh traversa la montagne des Jumeaux gardienne du lever et du coucher du Soleil. Il y rencontra l’Homme-Scorpion et sa femme qui n’avaient jamais vu personne en ces lieux et l’aidèrent dans son périple pour traverser un chemin sans lumière. Lorsqu’il sort des ténèbres Gilgamesh arrive dans le jardin des Gemmes où il apprend qu’il lui reste encore une étape. Il retourna voir Atra-Hasis qui tenta de lui faire entendre raison en lui expliquant que les Hommes naissaient pour mourir et que tel était leur destin. Atra-Hasis le met au défi de ne pas dormir pendant sIX jours et sept nuits pour lui prouver qu’il ne saurait accéder  la vie éternelle et Gilgamesh épuisé s’endort.

Après avoir fait entendre raison à Gilgamesh alors qu’ils sont sur le chemin du retour ? Atra-Hasis décide finalement de révéler le secret de la vie à Gilgamesh. Il lui indique la position d’une plante aux épines acérées qui a le pouvoir de rendre son possesseur immortel. A ces mots, Gilgamesh plonge dans le fond de la mer où se trouve la plante et se meurtrit les mains en l’attrapant. Alors qu’il était dans son périple pour rapporter la plante à Uruk, un serpent la mangea et perdit ses écailles. Gilgamesh comprend alors qu’il ne peut plus lutter contre la mort et accepte d’être un mortel.

Gilgamesh aura effectué une quête spirituelle pour découvrir son côté humain. Son hybris et sa condition de demi-dieu ne lui permettaient pas de comprendre qu’il était aussi un homme. Sa rencontre avec Enkidu lui permet d’adoucir son caractère fougueux pour faire de lui un homme sage. Le mort de cet être cher va l’aider à prendre conscience de la mort comme un destin fatal mais néanmoins  humain.

Le personnage de Gilgamesh donne naissance à d’autres récits. L’épopée de Gilgamesh n’est pas le seule récit où il est mis en scène. C’est un personnage très populaire dans tout l’Orient, mais rien n’atteste encore qu’il ait réellement existé.

Sur la Radio France-Inter, une émission entière a été dédiée au récit de l’Epopée de Gilgamesh. Jihad Darwiche, Jacques Cassabois, Jean-Jacques Glassner et Aline Tenu, passionnés des mythes mésopotamiens et amoureux de l’épopée de Gilgamesh, nous narrent le récit de cet homme qui traverse les tourments de la condition de mortel. Accompagné par des instruments, le récit s’effectue en en deux parties avec la participation de Jihad Darwiche et Jacques Cassabois. Le support et l’écriture des tablettes est ensuite commenté par Jean-Jacques Glassner. En enfin, Aline Tenu nous renseigne sur la vie cultuelle des sumériens par rapport à l’épopée de Gilgamesh.

Lynn

Le mythe d’Athra-Hasis

Le mythe d’Athra-Hasis est l’un des mythes fondateurs de la civilisation sumérienne même si nous la retrouvons de façon indépendante uniquement dans la civilisation akkadienne. Elle explique la création des Hommes et dresse un portrait du panthéon sumérien. Cet épisode est relaté dans la huitième tablette de l’Epopée de Gilgamesh lors de sa quête de l’immortalité. Ce mythe est notamment connu car nous y  retrouvons la première version du Déluge.

Le mythe d’Atra-Hasis se présente de la même façon que l’Iliade et l’Odyssée, c’est-à-dire sous forme de poème. D’un point de vue de la forme, il présente des répétitions qui rythment le récit ainsi que des anaphores.

Les dieux se divisaient en deux groupes : les Annunaki et les Igigi. Les Igigi se chargeaient de travailler pour nourrir les Annunaki.  Il y avait donc une hiérarchie dans les divinités, les leaders étant Anu le dieu du ciel, Enki le dieu des eaux et Enlil le successeur au panthéon d’Anu. Rapidement, les Igigi décidèrent de se révolter et refusèrent de retourner travailler au champ exposant ainsi les Annunaki à la famine. Pris de peur, ces derniers décidèrent de se concerter pour trouver un nouveau statut aux Igigi. D’abord, Enlil eût dans l’idée de tuer les Igigi mais Enki proposa une solution qui pourrait  arranger la situation. La solution était de créer l’Homme pour qu’il remplace les Igigi aux champs alors que les Igigi rejoindraient les autres dieux aux cieux. Ainsi les Hommes furent créer à l’image des dieux, la seule différence était qu’ils ne seraient pas immortels comme les dieux. Ils furent conçus grâce à de l’argile et au sacrifice du dieu Wê-Ilu qui leurs donna son sang. Suite à cela, la déesse mère Nammuinsuffla le souffle de vie aux figurines des Hommes.

Mais rapidement, l’impétueux Enlil ne supportait plus le brouhaha des Hommes et leur multiplication bien trop prolixe et trop rapide. Aussi, il décida de les anéantir par trois catastrophes : la peste, la famine et enfin le déluge. Mais Enki, qui eût l’idée de créer les Hommes, restait attaché à sa création. Il s’associa au roi humain Atra-Hasisqui signifie « l’infiniment sage » en  pour déjouer les plans d’Enlil et sauver l’humanité. Alors qu’Enlil préparait le déluge, Enki s’adressa à Atra-Hasis dans un rêve pour lui révéler le plan d’Enlil et lui suggéra de construire un bateau dans lequel il embarquerait avec sa famille et un couple d’animaux de toutes les espèces. Les dieux pétrifiés  allèrent se réfugier aux côtés du dieu Anu dans les cieux.

Cela dit, le plan d’Enlil échoua et Atra-Hasis sauva l’humanité. Enlil et les autres dieux prirent conscience de leur erreur et Atra-Hasis fut récompensé par le don d’immortalité. Néanmoins, Enlil demanda à Enki de diminuer la durée de vie des Hommes par la maladie et la stérilité.

Selon la légende, Atra-Hasis fut la seule à acquérir la vie éternelle suscitant ainsi la fascination de Gilgamesh. Il vit aujourd’hui dans le jardin de Dilum avec le dieu Enki.

Pour une version résumée du mythe, consultez le site Universalis.

http://it.wikipedia.org/wiki/File:Bm-epic-g.jpg

 

Lynn

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